textes Anaïs de Courson illustrations Lazare Thanneur
(aidé un tout petit peu par sa maman)
Le tâtonnement étrange d’un hibou imberbe qui étrangle une araignée en lui coupant les pattes.
La marche terrible du scarabée doré sur la feuille rainurée en essayant de ne pas marcher sur les traits.
La sieste mouvementée d’un koala qui espère que personne ne va venir lui piquer sa place dans le hamac.
Les gloussements de rire de la fourmi endormie dans une boîte de sucre en morceaux oubliée.
Les larmes de crocodile d’un hippopotame anorexique qui a retrouvé l’appétit.
Le vertige de l’araignée qui pèse le pour et le contre – que faire ? que faire ? que faire ? – au bout de son fil et qui balance de droite à gauche et d’avant en arrière, attention ! il va finir par casser.
La chaleur moite sur le front du scorpion qui se prend pour un serpent qui se mord la queue.
Le dos crawlé désespéré du lézard qui descend des rapides sans canoë.
Les soubresauts périlleux de deux écrevisses qui se tordent de rire sur le dos d’un diplodocus qui danse un rap en Inde avant de plonger dans la mer.
La valse vaudou d’un géant maladroit avec une mouche tsétsé décontenancée par son agilité.
Les visions troublantes de vérité d’un ours en peluche anesthésié quand on recoud son œil égaré.
Le voyage miraculeux de la couronne d’un prince Crapaud oubliée sur un Nénuphar vers une autruche superstitieuse qui va enfin pouvoir se trouver belle (et se sentir aimée).
Les exploits inénarrables d’un hibou au soleil quand il a renoncé à maigrir (et l’hirondelle le regarde, admirative, presque jalouse).
La boule dans la gorge de la musaraigne qui a cassé les cordes de sa guitare juste avant le début du concert.